La semaine du développement durable qui vient de passer, avait pour thème : la transition énergétique. A l’heure où le Japon remet en marche ses centrales nucléaires, où on parle du gaz de schistes en France, etc, nous voyons surtout l’urgente nécessité de se réapproprier l’énergie. C’est dans cette optique que nous vous avons fait (re)découvrir le séchoir solaire la semaine passée, dont voici quelques infos pour celles et ceux qui les auraient manquées :
Pourquoi faire sécher ses fruits et légumes ?
Une technique de conservation saine…
Les propre des méthodes de conservation des aliments, c’est d’empêcher le développement des bactéries ou moisissures, qui les rendraient impropres à la consommation.
Aujourd’hui, pour conserver les aliments, en plus des conservateurs chimiques, on emploie plusieurs méthodes : stérilisation, pasteurisation, surgélation… Ainsi que l’irradiation (ou « ionisation ») au cobalt 60, ou au césium 137, qui débarrasse les aliments des bactéries et des insectes mais détruit leur ADN et diminue considérablement leurs taux de vitamines et d’acides aminés. On irradie en France aujourd’hui principalement des produits d’origine animale, des herbes, des épices, les fruits secs et oléagineux, les fruits et légumes exotiques…
Le séchage et la lacto-fermentation ont été par le passé les méthodes de conservation les plus courantes, et ce sont toujours les méthodes les plus saines.
Le séchage, ou dessiccation, élimine simplement l’eau d’un aliment. Privés d’eau, les bactéries ont du mal à se développer.
Mais surtout, le séchage à basse température conserve les aliments sans les appauvrir : ils conservent leurs enzymes, antioxydants et nutriments : vitamines, minéraux, oligo-éléments… La vitamine C par exemple est détruite dès 60°C et les enzymes dès 40°C.
Après séchage, les fruits se conservent dans un bocal hermétique à l’abri de l’humidité et de la lumière. Ils prennent moins de place qu’à l’état frais, et leurs saveurs sont concentrées…
…Et écologique !
Les principales méthodes de conservation des aliments sont énergivores :
– Il faut de l’énergie pour faire cuire des aliments et les mettre en conserves ;
– La congélation et surgélation nécessitent de grandes quantités d’énergies 24h/24…
– Les déshydrateurs du commerce sont des appareils fonctionnant à l’électricité…
Le séchoir solaire
Les différents types de séchoirs solaires
– Le séchoir à séchage direct : les aliments sont exposés au rayonnement solaire, au travers d’une vitre. C’est un séchoir facile à fabriquer et peu cher. Par contre, les UV vont légèrement détériorer les aliments (aspect et nutriments).
– Le séchoir à chauffage indirect dont on avait déjà parlé : un capteur solaire fait circuler de l’air chaud dans un empilage de clayettes. Plus efficace et pour un produit fini de meilleure qualité, mais plus complexe et plus cher à fabriquer.
Les matériaux à utiliser, à éviter
Comme il s’agit d’un appareil destiné à produire une nourriture saine, on évitera bien évidemment d’utiliser du matériel nocif : plastiques, contreplaqués et autres bois contenant des colles (formaldéhydes) peintures, solvants, etc… En chauffant, ces matériaux risqueraient de dégager des substances nocives.
Pour la structure en bois, le mieux est donc d’utiliser un bois local et non traité (cryptoméria par exemple) ou traité à l’aide d’un vernis alimentaire.
Pour la vitre, le verre sera plus écologique et plus sain que le plexiglas évidemment.
Pour le grillage, l’inox est idéal, on peut utiliser du zinc, mais il aura tendance à s’oxyder au contact des fruits acides.
Pour la peinture, choisissez une peinture écologique, ou mieux, d’origine minérale (n’émet pas de COV) ou à défaut laissez-la « dégazer » au moins une semaine avant d’utiliser votre séchoir solaire.
La construction
Cliquez sur l’image pour télécharger la notice de montage :
Utilisation du séchoir solaire
Instructions générales de séchage
Deux points importants :
– La température idéale se situe entre 35 et 50° C
– La circulation de l’air, qui évite justement la montée en température, et la condensation.
L’humidité nuit évidemment à un bon séchage : éviter les périodes trop humides.
Il ne faut pas hésiter à bien serrer les fruits sur la grille, car il vont diminuer de taille en séchant.
Poser les tranches ou morceaux de fruits bombés coté arrondi sur la grille, ils sécheront mieux et cela facilitera aussi le nettoyage.
Les fruits qui donnent le meilleur résultat sont ceux qui sont un peu acides, ne pas hésiter à mettre des fruits peu murs.
Les produits déshydratés se conservent dans des bocaux, à l’abri de la chaleur et de la lumière. Surveiller les premiers jours : s’il y a de la condensation, les aliments ne sont pas encore secs, il faut les replacer dans le séchoir, ou terminer le séchage au four.
Quelques exemples
La durée de séchage (de quelques heures à quelques jours) dépend de l’ensoleillement, de l’humidité de l’air et de l’épaisseur des aliments. On attend vos témoignages et un peu plus de recul pour pouvoir donner plus d’indications sur le temps de séchage.
ANANAS : faire sécher des tranches d’un cm d’épaisseur.
Idée dégustation : tel quel, ou réhydraté dans des gâteaux…
BANANE : faire sécher en deux dans la longueur, ou bien en tranches de 6mm d’épaisseur.
Idée dégustation : nature, en apéro, dans un muesli…
PAPAYE : faire sécher en lamelles d’un cm d’épaisseur.
Idée dégustation : telle quelle , dans un yaourt…
TOMATES : faire sécher en deux ou en quarts.
Idée dégustation : dans une salade…
AUBERGINE : faire sécher des tranches d’un cm d’épaisseur.
Idée dégustation : comme tapas, imbibées d’huile et parsemées d’herbes séchées…
PATATE DOUCE : faire sécher en tranches de 2mm d’épaisseur.
Idée dégustation : comme des chips…
CHAMPIGNONS : faire sécher entiers ou coupés en deux.
Idée dégustation : dans une soupe ou avec des pâtes…
CUIRS DE FRUITS : faire une purée avec des fruits (banane écrasée, compote de pomme, fraise mixée…) et étaler uniformément sur un papier sulfurisé, faire sécher.
Idée dégustation : à découper dans des formes rigolotes et manger comme des bonbons…
L’énergie solaire est une énergie gratuite et illimitée : l’énergie solaire reçue chaque année sur Terre représente 10 000 fois la consommation annuelle mondiale d’énergie. Avec peu de moyens et un peu d’astuce, on peut la capter facilement, fabriquer des objets du quotidien utiles, qui ne consomment rien, et qui produisent des aliments bénéfiques pour notre santé… On peut aussi fabriquer un four solaire par exemple… En prenant ces initiatives, bonnes pour la planète, mais aussi pour nous, nous devenons réellement acteurs de la transition énergétique, car nous démontrons que nous ne sommes plus obligés de dépendre des énergies sales…
Tags: alimentaire DIY écologie solaire