Les activités humaines émettent plus de 2 000 tonnes de mercure dans l’atmosphère chaque année, 3 fois plus qu’avant la révolution industrielle. Or, un millier d’experts réunis aux Etats-Unis en 2006 ont dénoncé les risques du méthyle mercure, la forme la plus toxique du mercure, en raison de ses effets cumulatifs dans la chaîne alimentaire.
Le méthyle mercure est indosable dans l’eau de mer, mais il est absorbé et filtré par les micro-organismes tel que le phytoplancton; puis il est, aux étapes suivantes, concentré par les consommateurs successifs.
Avec un taux d’absorption de 100%, le méthylmercure traverse en totalité la paroi intestinale ou du placenta par aller s’accumuler dans le cerveau du foetus ou des jeunes enfants. Le plus grave est que cette accumulation ne s’élimine pas ; elle est permanente. Chez l’adulte, le risque de maladies cardio-vasculaires est accru.
Des rats nourris d’aliments contenant de très petites quantités de méthylmercure voient leur système nerveux ainsi que de nombreux organes endommagés.
Les risques du mercure
Ce métal peut constituer un grave danger pour l’homme, la faune, la flore, tout le vivant en général. Volatile toxique, le mercure s’accumule durablement dans la chaîne alimentaire, et notamment dans la chair des poissons.
La toxicité du mercure a été expliquée au grand public au début des années 1950 au Japon. Un drame a initié une enquête révélatrice. La mort de 43 enfants mort-nés et 22 cas de malformation cérébrale ont été déclenchées par la consommation par les mamans de poisson contaminé. Les concentrations de méthylmercure, relevées dans les poissons mangés près d’une usine de PVC étaient très importantes.
En réalité, le mercure est suffisamment présent dans le monde entier pour représenter un vrai problème de santé publique. 50 millions de personnes dans le monde seraient aujourd’hui gravement intoxiquées par le mercure. L’orpaillage clandestin est une vraie plaie pour les cours d’eau, en Guyane notamment où les populations amérindiennes sont contaminées. Les orpailleurs utilisent du mercure pour fixer l’or trouvé dans le sol.
Le mercure s’écoule dans l’eau où il se transforme en méthylmercure sous l’action de bactéries. Il se diffuse ensuite dans la chaîne alimentaire : poissons, notamment poissons carnivores qui l’accumulent le plus étant tout en haut de la chaîne alimentaire.
Les sources du mercure ?
Il existe des sources naturelles comme les volcans et les geysers qui émettent également du mercure dans l’atmosphère. Il est présent à l’état naturel dans certains minerais ou émanations volcaniques ; avec les pluies et le lessivage, il s’accumule dans les océans à un taux moyen de 0.5 mg/l à 3 mg/l.
De nombreuses activités humaines émettent également du mercure : cimenteries, industrie métallurgique, incinérateurs de déchets, centrales électriques au charbon, et à un moindre degré centrales au pétrole. Les sources d’émissions artificielles, dites « anthropiques » sont à peu près constantes ces 30 dernières années.
A la baisse, l’émission de mercure des pays développés. Les émissions annuelles des pays européens ont diminué de 500 tonnes à 300 tonnes dans les années 1990. Les Suédois ont été les plus actifs, en réaction notamment à la pollution de leurs lacs par les incinérateurs de déchets. Ils ont installé des systèmes de filtre qui ont restreint les émissions de poussières.
A la hausse, celles des pays en développement africains et asiatiques qui ont été grosso modo équivalentes à la baisse des pays riches. A l’horizon : la croissance chinoise, échevelée et peu contrôlée, peu écologique.
Alors quels poissons acheter ?
Globalement, 1 espèce de poisson sur 3 est menacée d’extinction et la moitié parvient tout juste à se renouveler. 7% des espèces marines ont disparu depuis 1950. 29% des 600 espèces pêchées dans le monde sont en voie d’extinction totale : autrement dit, leur niveau est descendu à 10% de celui de 1950.
Du point de vue de la contamination au mercure, il faut préférer les poissons de mer. Pourquoi ? Parce que les poissons de mer sont moins contaminés que les poissons de rivière, notamment ceux qui sont proches des zones d’orpaillage clandestin.
Il est souvent recommandé aux enfants et aux femmes enceintes de ne pas choisir des poissons carnivores de longue durée de vie (mammifères marins, daurade, thon, espadon, daurade, le requin).
D’une manière générale, il faut choisir des poissons avec des forts taux d’acides gras pour réduire les risques.
Source : www.consoblog.com
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